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Grains de céréales

Quelles mycotoxines sur les céréales à paille ?

Les mycotoxines sont des métabolites secondaires produits par des champignons au champ ou lors du stockage des matières premières. Quelles sont celles qui peuvent altérer la qualité des céréales à pailles ?
Grains de céréales

Sur céréales, les mycotoxines sont produites en majorité au champ à la suite du développement de champignon de type Fusarium au moment de la floraison de la culture entrainant la maladie de la fusariose des épis. Cette maladie affecte les cultures de blé, d’orge, d’avoine ainsi que de graminées fourragères (triticale…) et les graminées adventices.

Les mycotoxines sur céréales

Parmi les 6 familles de mycotoxines évoquées dans notre premier article, 3 sont présentes sur céréales :

Si les fumonisines sont majoritairement présentes sur maïs, la zéaralénone peut être trouvée sur maïs ainsi que sur blé. Les céréales à paille sont sujettes en particulier au développement de Fusarium entrainant la production de 3 trichothécènes : les mycotoxines T2, HT2 et le déoxynivalénol (DON).

La famille des trichothécènes

Les trichothécènes regroupent plus de 160 mycotoxines produites notamment par des champignons du type Fusarium : F. graminearum et F. culmorum. L’ensemble de ces mycotoxines sont dites « de champ » c’est-à-dire qu’elles se développent uniquement sur les cultures soumises à des modifications de températures.

Les toxines les plus fréquentes appartenant à cette famille sont le DON, T-2, HT2, le DAS (diacétoxyscirpénol) et le NIV (Nivalénol).

Les mycotoxines de cette famille partagent des caractéristiques notamment en termes de toxicité. Elles sont :

 
 

L’effet le plus significatif de ces toxines est leur effet immunosuppresseur.



Le déoxynivalénol (DON)

Le DON pour déoxynivalénol, également appelé vomitoxine, est un trichothécène de catégorie B. Il s’agit de la mycotoxine la plus répandue au sein de ce groupe mais également la moins toxique.  Cette mycotoxine peut être détectée sur de très nombreuses céréales des régions tempérées bien que leur développement soit associé en grande partie aux conditions météo et soit donc variable d’une année à l’autre et d’une région à l’autre.  



Les champignons produisant du DON sont F. graminearum et F. culmorum, deux pathogènes couramment présents dans les climats tempérés sur céréales. Leur développement est conditionné par une humidité élevée ce qui les caractérise comme moisissures au champ. F. graminearum est très courant sur céréale et est donc le plus problématique. Bien que F. culmorum soit également un producteur de DON, sa faible présence sur le territoire lui confère un aspect moins problématique pour la filière. Il n’est ainsi pas considéré comme une cible prioritaire de la lutte pour la protection des céréales à paille.  

L’ingestion de cette mycotoxine DON entraîne chez les animaux un refus de s’alimenter ainsi que des vomissement et/ou de la diarrhée entrainant un ralentissement de leur croissance.

Chez l’homme, une intoxication au DON provoque des douleurs abdominales, des maux de tête, des étourdissements, des nausées ainsi que des vomissements et des diarrhées.

Les mycotoxines T2 et HT2

Les toxines T2 et HT2 sont produites sur de nombreuses cultures céréalières dans de nombreuses régions du monde. Elles sont produites par 2 espèces de Fusarium : Fusarium langsethia et Fusarium sporotrichoïdes. L’avoine est la culture la plus sensible suivie par l’orge de printemps, le maïs et le blé dur. Le blé tendre, l’orge d’hiver et le triticale ne sont pratiquement pas affectés par des contaminations par F. langsethia et F. sporotrichoïdes.

La production de ces mycotoxines est souvent associée à une période prolongée d’humidité au moment de la moisson.

Contrairement à la production de DON, les toxines T2-HT2 ne semblent pas être favorisées par la présence de résidus à la surface du sol. En revanche, les rotations sont également un point important pour la gestion de ces mycotoxines puisque les niveaux de contaminations les plus importants ont été observés derrière une céréale à paille.

La toxine T2 pourrait être à l’origine de l’aleucie toxique alimentaire qui a touché des milliers de personnes pendant la Seconde Guerre Mondiale en Sibérie entraînant la disparition de villages entiers.

Les symptômes de cette maladie correspondant à une intoxication à la T2 sont fièvre, vomissement, inflammation aiguë du tube digestif…

Les seuils de mycotoxines dans les céréales à paille

Aujourd’hui, les toxines T2 et HT2 ne sont pas réglementées au sein de l’Union Européenne. Leur teneur maximale fait l’objet d’une recommandation européenne datant de 2013.

Un dépassement de la teneur maximale en DON, fixée par un règlement européen datant de 2006, dans un lot de céréale entraine son déclassement et son retrait du circuit de l’alimentation humaine.

Seuils de mycotoxines dans les céréales

L’Europe étudie depuis quelques années le dossier sur la règlementation des mycotoxines dont un des objectifs serait de réduire les seuils fixés pour le DON et de fixer des seuils pour la somme T2-HT2.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les conditions au champ qui favorise le développement de ces mycotoxines, cliquez ici.

Cliquez ici pour télécharger gratuitement notre dossier « Qualité des céréales à pailles »

Classement SGH07(exclam); SGH09(pollut)