Le Black-rot (Guignardia bidwellii)

Les symptômes

Elle se caractérise par des cloques de 2 à 3 mm grises sur les feuilles avec un dessèchement de l’intérieur de la tache dont la coloration tend vers le rouge-brun ensuite. Sur la grappe des taches apparaissent prenant une couleur brun-rouge livide. Contrairement au mildiou les baies infectées sont légèrement creusées (effet coup de pouce) ce qui procure la principale différence. La baie peut très rapidement s’altérer avec une couleur noire et des reflets bleutés, ponctuée de pycnides. L’attaque peut se faire sur les rameaux. 

Son développement

Contrairement au mildiou, le black-rot n’a pas besoin de fortes pluies pour se développer et à partir d’une température de 10-12°C. Il peut se mettre en place du débourrement jusqu’à la mi-juillet. L’inoculum hivernal se trouve sur des baies attaquées de l’année précédentes sous forme de périthèces. Une fois arrivés à maturité au printemps des ascospores sortent des asques pour se projeter à l’aide du vent et/ou d’une faible pluie sur la vigne. Les symptômes apparaissent après 10 à 25 jours selon la température. Une contamination secondaire est possible par les pycnides mais elle se fait plus lentement. La température optimale pour le développement de la maladie se situe entre 25 et 27°C. (A noter que des années humides il y aura plus de tendances à retrouver du mildiou et durant les années sèches du black-rot.)
 

La vigne en général y est très sensible. Elle attaque les feuilles pendant la croissance active et les grappes du début de floraison jusqu’à la véraison. Une attaque sur grappes peut entrainer des pertes de récoltes pouvant aller jusqu’à 80%. Mais aussi sur la qualité des vins comme l’intensité colorante ou encore le taux d’anthocyanes.

Méthode de suivi et seuil d’intervention

Les feuilles de vigne sont sensibles à la maladie à partir de la sortie des premières feuilles, jusqu’à la floraison. Les dégâts sur le feuillage deviennent plus intenses du stade non étalé à la feuille de rang 5. Les attaques cessent avec l’arrêt de la croissance de la plante. Seules les repousses peuvent alors être contaminées. Les feuilles jeunes sont les plus sensibles. La résistance se met en place avec le vieillissement des tissus, d’autant plus rapidement en saison chaude. De plus, le temps d’apparition des symptômes est retardé.

La grappe est très vulnérable du stade floraison jusqu'au stade fermeture de la grappe ; par la suite sa sensibilité diminue progressivement jusqu'à la véraison. Aucune infection ne serait possible avant la chute des capuchons floraux ; le maximum de sensibilité serait atteint dans les deux à trois semaines qui suivent ce stade.

La protection chimique contre le Black-rot se raisonne en fonction de l’historique de la parcelle. Un traitement préventif est à envisager lorsque plus de 5% des plants de vigne sont atteints lors de la campagne précédente. Dans ce cas, l’application pourra même être nécessaire avant les traitements anti-mildiou, dès le stade 2-3 feuilles. Il pourra être combiné à un traitement contre l’excoriose.

Moyen de lutte 

Plusieurs mesures prophylactiques permettent de prévenir l’apparition du black rot : 

• Utiliser des cépages moins sensibles tels que Vitis spp., V rupestris, V. berlandieri, V. cordifolia, V. riparia et V. candidans.
• Arracher les vignes abandonnées situées à proximité de la parcelle, sources potentielles d’inoculum.
• Respecter les densités de plantation afin d’avoir une parcelle suffisamment aérée.
• Ne pas travailler dans la vigne lorsque les plantes sont humides.
• Collecter et bruler les organes présentant des symptômes de black rot, notamment lors de la taille. Eliminer les grappes portant des baies momifiées.

Pour la lutte chimique, on privilégie des fongicides de contacts à action préventive. Ils doivent être appliqués avant les pluies. Des fongicides systémiques peuvent également être appliqué en préventif. ADAMA a ces solutions !