La cicadelle de la flavescence dorée (Scaphoïdeus titanus)

Localisation

Ce ravageur et fortement présent dans toute la France et fait désormais son apparition en Champagne-Ardenne.

Comment reconnaître la cicadelle de la flavescence dorée ?

Les adultes ont une longueur comprise entre 5 et 6 mm. Les cicadelles adultes présentent des couleurs marbrées à prédominance ocres et possèdent également de nombreuses taches jaunes, brunes et noires.
Les larves ont une longueur comprise entre 1 et 3 mm de long pouvant aller jusqu’à 5 mm. En fonction du stade larvaire, la couleur est initialement blanchâtre et tend vers les jaunes, ocres pâles. Cette espèce se différencie des autres cicadelles par deux tâches noires au bas de l’abdomen.
Les œufs quant à eux ont une taille de 1.3 mm de long et sont de couleur blanc transparent.

Quel est son développement ?

Les cicadelles sont inféodées aux vignobles et le cycle de reproduction s’effectue une seule fois par an. 
Le cycle débute avec les cicadelles femelles qui pondent entre la fin juin et la mi-juillet. Les œufs passent l’hiver en vie ralentie en étant abrités sous des fragments de bois et les anfractuosités des écorces. 
Les premières éclosions d’œufs commencent au début du mois de mai et peuvent se prolonger sur plusieurs semaines. Le passage du stade larvaire au stade adulte se réalise en une durée de 35 à 55 jours. Il est possible de distinguer 5 stades larvaires dont 4 sont totalement sans ailes et le dernier stade montre des ébauches alaires. Malgré leur mobilité, les larves, elles restent généralement sur le cep où l’éclosion a eu lieu.

Il est possible de détecter les adultes à partir de fin juin, début juillet. C’est ainsi que les vols commencent vers la fin du mois de juillet et se terminent fin août.

Les adultes sont en général encore présents jusqu’au mois de septembre, voire octobre. Les adultes sont fortement attirés par la couleur jaune des feuilles de vigne. Cette attirance oriente préférentiellement les vols en fonction de l’état des ceps de vigne.

Quels sont les dégâts occasionnés par la cicadelle sur vigne ?

Les dégâts directs des larves via les piqures d’alimentation des larves sont négligeables par rapport au x dégâts indirects.

En effet, Scaphoïdeus titanus est le vecteur majeur dans la transmission de la maladie de la Flavescence dorée. Cette maladie peut être transmise dès un mois après les éclosions correspondant au quatrième stade larvaire. Il s’agit effectivement du temps de latence nécessaire pour la multiplication du virus dans l’intestin de la cicadelle.

La transmission de la maladie se fait par un phytoplasme qui est dépendant de l’activité métabolique de son hôte pour vivre. Les symptômes résultants de la contamination par le phytoplasme sont surtout visibles au niveau des ceps : les feuilles prennent une couleur jaune, s’enroulent sur elles-mêmes. Le port du cep change et devient de plus en plus tombant.

Suivi et seuil d’intervention

La période de sensibilité sont de la fin d’ouverture des boutons floraux séparés jusqu’à la véraison.

La détection des cicadelles ne peut se faire que par le suivi de l’évolution de la population.

Pour cela, il y a quatre modes de détection du vecteur :
•    L’observation à l’œil nu sur les faces inférieures des feuilles de vigne
•    Par le battage des ceps
•    Par l’aspiration des vecteurs  
•    Par la mise en plage de pièges englués
La précision de la détection des vecteurs est variable et il est seulement possible d’effectuer une estimation du nombre de vecteurs. Plus les moyens déployés pour la détection des cicadelles sont importants, plus l’estimation sera précise.

Quels moyens de lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée ?

Le phytoplasme est un agent pathogène de quarantaine au niveau européen. C’est-à-dire qu’en cas de détection dans un vignoble, il y a l’obligation de déclarer la maladie au Service de la Protection des Végétaux et de lutter contre la cicadelle et la maladie de la Flavescence dorée.

Il n’y actuellement aucun moyen de lutte contre le phytoplasme, agent pathogène provocant la Flavescence dorée. Les seules possibilités de contrôle de ces dégâts sont d’agir soit en utilisant des méthodes préventives ou d’agir directement contre la cicadelle à partir de méthodes chimiques. Il n’existe pas non plus de méthode de biocontrôle actuellement et le taux de parasitisme naturelle est encore très faible.

Méthodes préventives

Les méthodes d’action préventives consistent à arracher tous les ceps touchés par la maladie afin de limiter la propagation de la maladie mais aussi les repousses des ceps malades. Ces ceps arrachés et les jeunes repousses doivent ensuite être brulés afin de détruire tous les résidus restants. Une autre méthode prophylactique consiste à nettoyer à chaque fois le matériel agricole et les jeunes greffes avec un traitement à l’eau chaude (50°C pendant 45 min) pour éliminer les phytoplasmes qui se déposeraient sur les machines ou sur les jeunes greffes.

Méthodes chimiques

Quant aux traitements chimiques, ils sont notamment utilisés contre les larves et les adultes. Le traitement chimique à appliquer se décompose en l’application de trois traitements locaux sur les ceps affectés par la cicadelle :

•    Premier traitement un mois après l’éclosion des œufs
•    Deuxième traitement en fin de rémanence du premier insecticide
•    Troisième traitement principalement contre les cicadelles adultes

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Crédit photo:  Yerpo © Copyright Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0